Les modalités d’attachement problématique chez l’adulte et l’enfant
Les modalités d’attachement problématique chez l’adulte et l’enfant
Les modalités d’attachement problématique ont été décrites à partir des travaux de John Bowlby et Mary Ainsworth. Elles concernent trois styles principaux :
- l’attachement ambivalent/résistant (ou anxieux),
- l’attachement évitant (ou détaché),
- l’attachement désorganisé (ou craintif).
Ces styles insécures apparaissent dans l’enfance et influencent profondément la manière dont la personne construit ses relations à l’âge adulte.
1. Attachement ambivalent — résistant (ou anxieux)
Définition
Ce style se développe lorsque les figures parentales ou soignantes sont incohérentes : parfois disponibles et sensibles aux besoins de l’enfant, parfois absentes ou indifférentes. Cette imprévisibilité engendre une grande anxiété : l’enfant ne sait pas à quoi s’attendre et vit dans l’incertitude.
Chez l’enfant
- Recherche constante de réassurance et de proximité.
- Difficulté à tolérer la séparation.
- Moindre exploration de l’environnement, freinée par la peur d’être abandonné.
Chez l’adulte
- Besoin intense de validation affective.
- Peur permanente du rejet et de l’abandon.
- Forte dépendance émotionnelle et parfois comportements possessifs ou intrusifs.
- Estime de soi dépendante du regard de l’autre.
2. Attachement évitant (ou détaché)
Définition
L’attachement évitant apparaît lorsque les figures d’attachement sont froides, distantes ou peu réactives sur le plan émotionnel. L’enfant apprend à minimiser ses besoins affectifs et à ne pas chercher de réconfort, pour éviter d’être rejeté.
Chez l’enfant
- Expression émotionnelle réduite, minimisation de la détresse.
- Refus ou difficulté à rechercher du soutien.
- Retrait affectif, autonomie précoce et souvent forcée.
Chez l’adulte
- Détachement émotionnel, réticence à partager ses vulnérabilités.
- Difficulté à s’engager dans des relations intimes.
- Préférence marquée pour l’indépendance et la distance psychique.
- Tendance à rationaliser plutôt qu’à s’impliquer émotionnellement.
3. Attachement désorganisé (ou craintif)
Définition
Ce style survient lorsque la figure d’attachement est à la fois source de sécurité et de peur. Cela se produit souvent dans des contextes de traumatismes, de maltraitance ou de réponses parentales incohérentes. L’enfant développe alors des stratégies contradictoires.
Chez l’enfant
- Comportements ambivalents et confus (recherche de proximité mêlée de peur).
- Désorientation, parfois immobilité face au parent.
- Oscillations entre besoin d’attachement et rejet.
Chez l’adulte
- Relations instables, marquées par des mouvements de rapprochement puis de rejet.
- Difficultés à réguler les émotions, réactions extrêmes face à l’intimité ou à la séparation.
- Peur de l’engagement, conflits internes, incohérence dans les attentes affectives.
- Sentiment de confusion ou d’incohérence intérieure.
En résumé
Les modalités d’attachement problématique représentent des schémas relationnels précoces qui influencent durablement la vie affective.
- L’attachement ambivalent conduit à une recherche anxieuse et dépendante de l’autre.
- L’attachement évitant privilégie l’indépendance et la distance émotionnelle.
- L’attachement désorganisé se caractérise par une alternance entre désir de proximité et peur de l’intimité.
Ces modes relationnels insécures peuvent engendrer des difficultés de confiance, des conflits relationnels récurrents et une souffrance psychique importante. La psychothérapie, en particulier l’EMDR et les approches centrées sur l’attachement, peut aider à en comprendre les racines et à rétablir des relations plus sécurisantes.