La double contrainte dans la perversion narcissique.

I. Informations sur la perversion narcissique.

Si vous souhaitez avoir accès à des informations correctes concernant la perversion narcissique, je vous réfère à l’auteur « Paul Racamier » le premier psychanalyste a avoir identifié ce profil et l’avoir théorisé.

Je rappelle également ici que le terme de Perversion Narcissique (PN) est un terme quelque peu de marketing.

Aujourd’hui, le terme de « pervers narcissique » est utilisé à toutes les sauces, bien à tord. La perversion narcissique désigne d’abord un type de fonctionnement psychique selon Racamier.

Toutefois, il n’existe aucune d’étude valide à ce sujet. Le terme de Perversion Narcissique ne désigne aucune entité clinique claire. Par ailleurs, le terme de P.N n’existe pas dans le DSM-IV donc il n’est aucunement reconnu en psychiatrie.

En psychiatrie, on parle uniquement du « Trouble de la Personnalité Narcissique ». Heureusement, la psychiatrie contemporaine ne réduit pas la personne et son identité à sa simple maladie psychique !

Paul Racamier, un psychanalyse reconnu, a écrit au sujet de la perversion narcissique dans le livre nommé ci-dessous. Il a souhaité théoriser le concept de perversion narcissique sous l’angle psychanalytique.

Comment se repérer dans les informations multiples concernant le fonctionnement de la perversion narcissique?

Vous pouvez lire l’ouvrage  » les perversions narcissiques » de Paul Racamier.

II. Double contrainte ou injonction paradoxale : un type de communication que l’on retrouve dans la perversion narcissique.

Le terme de double contrainte renvoie à une manipulation du langage que l’on trouve dans la communication du pervers narcissique et dans bien d’autres pathologies :

La double contrainte est une façon de communiquer où l’on envoie des messages contradictoires : on trouve une différence entre le geste (la communication analogique ou non verbale) et le vocabulaire.

La double contrainte correspond à toute situation de communication où la communication devient source de confusion au lieu de clarté et induit du doute. On se sait plus quel message croire. La personne en face ne sait plus comment se comporter.

Ex : tu es jolie avec une grimace.

Ex : Tu es la bienvenue, je t’accueille (+) en croisant les bras et en refusant l’accès à l’entrée (-)

Ex : être incohérent avec un enfant –> ordre de faire quelque chose puis le punir pour avoir obéi. ou « Ouvrir les bras à l’enfant » pour lui demander un bisou et le rejeter ensuite.

On se sait plus quoi ressentir. On ne sait plus quel message croire, si c’est de l’humour ou non. On se met à douter. Ce type de communication crée de l’insécurité

Ce type de communication peut rendre FOU / aider à rendre un enfant psychotique.

III. Perversion narcissique : attachement narcissique et emprise dans le couple.

Merci à Madame Marie Anaut pour ces théorisations sur l’emprise dans le couple. Je vous réfère à ses ouvrages, notamment les « Thérapies familiales et de couple : approches systémiques et psychanalytiques ».

L’attachement narcissique est une forme de dépendance affective courante et ordinaire et pas toujours pathologique . 

Racamier a développé la notion de relation basée sur l’attachement narcissique : C’est une relation basée sur la soumission et la dépendance à un partenaire considéré comme “important” et “magnifié” sur le plan social, économique et culturel. La relation est asymétrique. 

Le partenaire a le désir et le plaisir d’être remarqué, aimé et admiré par cette objet (personne) en position réelle ou imaginaire dominante sur le plan social, économique ou culturel. L’être adulé renvoie à celui qui est dans cet attachement narcissique au reflet d’une grandeur à laquelle il/elle contribue…

Les liens d’emprise dans le couple…

L’EMPRISE tire son étymologie du mot « empire ». Le mot emprise renvoie à la prise de contrôle de quelqu’un sur autrui. L’emprise est un meurtre psychique car l’emprisé (=la personne sous emprise) est nié dans son humanité.

Dans une relation d’emprise, il y a l’empriseur ( ou « emprisonneur ») et l’emprisé. On trouve une relation de soumission de l’autre et une relation de soumission à l’autre. Pour l’empriseur l’autre est considéré comme un objet, une chose…

L’emprisé est donc chosifié et l’empriseur va considérer que l’emprisé n’est pas son égal ni un alter ego.

L’emprise affective dans une relation de couple s’établit par des manipulations et des stratégies perverses qui se tissent entre les personnes. La relation d’emprise commence par de la séduction voire de la fascination (dans la phase de la rencontre amoureuse).

L’empriseur envahit peu à peu le monde psychique de son partenaire. On trouve une appropriation totalitaire de l’autre. L’emprisé est à soumettre et il est réduit à une chose qui n’a plus le droit de penser par lui-même ; l’emprisé n’est pas pas considéré comme un partenaire égal mais il est chosifié, dénié dans sa singularité et renvoyé à un “non -sujet” , parfois à un outil de plaisir et de satisfaction. 

Si l’emprisé présente une dépendance affective alors il risque d’être réduit à la soumission et d’être enfermé dans une relation exclusive….avec enfermement et isolement de la victime. L’empriseur peut demander à l’emprisé de quitter son travail, d’arrêter ses études, d’arrêter des relations amicales qu’il veut contrôler, de couper les liens avec la famille et les amis…. Parfois, cette relation d’emprise s’accompagne d’insultes verbales, de dévalorisation, d’humiliations, d’une sexualité imposée dans la violence (selon Marie Anaut).

Toutefois l’empriseur est aussi dépendant de l’emprisé car le partenaire sous emprise a un rôle de conjuration des angoisses d’abandon. On parle alors de co-dépendance. L’empriseur va essayer de maintenir la relation et pas uniquement car il a besoin de dominer l’autre , mais car il a besoin de l’autre pour conjurer sa propre angoisse d’abandon.
L’empriseur va alors mettre en place des stratégies de maintien en domination pour garder l’autre sous sa coupe. Il peut multiplier les manœuvres perverses : dénigrement, humiliation, interdiction. La relation mélange la fascination, la séduction et la terreur. 

La perversion narcissique se retrouve fréquemment dans les situations d’emprise où l’autre est chosifié car dans la perversion narcissique, on retrouve ces attitudes totalitaires (comme les violences présentées comme des preuves d’amour) de la part de l’empriseur.

Exemples de violences qui se font illusion d’être amour : C’est parce que je t’aime, c’est pour ton bien…

La violence va être expliquée comme une preuve d’amour. Ce soi-disant amour va permettre à la victime d’accepter et d’endurer les avilissements, les humiliations, les terreurs…

Un schéma d’assujettissement à l’empriseur est mis en place.

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